Relevé de discussion de la section PCF d’Achères (78)

Notre AG a débattu de 3 points :

  • L’analyse des résultats des élections

  • Pourquoi nos candidates et candidats sont trop souvent en difficulté électorale

  • Propositions pour un parti communiste rassembleur, utile aux salariés et habitants

Notre AG a trouvé positive la décision de la direction nationale de passer un temps de réflexion et d’analyse sur les votes des citoyennes et citoyens afin de bien comprendre ce qu’elles et ils ont voulu dire par leur vote ou par leur abstention.

L’analyse des résultats

Le débat a en grande partie tourné autour de l’inquiétante progression de l’extrême droite et de la signification de l’abstention électorale.

Un camarade nous a proposé une analyse des votes des villes des Yvelines aux Européennes qui montre très clairement que plus la ville est riche plus le taux de votants est élevé (Versailles 62,57%, Rambouillet 58,92%, Le Chesnay 62,37%……) à l’inverse des plus pauvres (Trappes 39,97%, Les Mureaux 35,38 %, Achères 46,43%.

Les électrices et électeurs de droite, toutes catégories sociales confondues, se sont massivement déplacés pour voter extrême droite, que ce soit dans les villes les plus riches (Versailles, Rambouillet, Le Chesnay….) ou les plus pauvres (Trappes, Les Mureaux , Achères….).

La comparaison du nombre de votants dans les bureaux de vote démontre une différence importante de participation entre les quartiers populaires et les centres villes.

A Achères, aux Européennes et aux législatives, il y a entre 15 et 20% en moins de participants dans nos quartiers populaires par rapport aux autres quartiers et pourtant le pourcentage de votants pour l’extrême droite y est plus important.

La radicalité constatée de l’électorat de droite a pour conséquence un effondrement des partis de droite (Renaissance, Ensemble, Horizon, LR..) au bénéfice du RN. A Achères ce que la droite perd le RN le gagne.

A Achères, nous constatons une abstention très forte, malgré une plus forte mobilisation (62%) constatée aux législatives due au rassemblement de la gauche et à la volonté des électrices et électeurs d’empêcher le RN d’être élu. Aux européennes 54% des inscrits sur la liste électorale n’ont pas voté et au deuxième tour de la législative 38% se sont abstenus.

A Achères on constate que lors du premier tour de la législative environ 10% des votants n’ont pas voté au deuxième tour et inversement 12% ont voté au deuxième tour et pas voté au premier.

Le débat a mis en lumière un accord entre nous sur un constat : Une gauche au niveau national qui ne progresse pas (30%) malgré le rassemblement du NFP mais plusieurs camarades ont relevé que le vote républicain et le rassemblement de la gauche a permis

l’élection de 193 députés de gauche et donc un gain de 18 sièges. Le NFP devenant la première force de l’assemblée.

Les camarades soulignent néanmoins que la droite et son extrême comptent 384 députés avec un RN dominant.

Un débat sur l’appel au vote républicain a montré des différences d’approche entre les camarades sur le sens donné à ce vote. Quelques camarades pensent que le vote républicain sert toujours les intérêts des mêmes partis au détriment du PCF et ajoutent, si nous respectons les consignes de vote, il n’en est pas de même pour certains-es électeurs-trices de gauche qui ne voteront pas forcément pour un candidat communiste.

La majorité des camarades au contraire s’accordent pour dire que sans cet appel au vote républicain le RN serait majoritaire à l’assemblée nationale. D’ailleurs la plupart des candidats de gauche ont bénéficié du vote républicain puisqu’ils ont progressé en voix y compris celles et ceux qui ont été battu.

Macron a choisi un premier ministre issu du seul parti(LR) qui n’a pas appelé au vote républicain et permis que le RN devienne le groupe qui va décider des choix du gouvernement. Des camarades ont constaté que les idées d’extrême droite s’affichent de plus en plus librement.

Les camarades constatent une abstention forte des citoyennes et citoyens porteurs comme nous des valeurs de gauche qui ne croient plus dans la capacité du politique à changer leur vie. Le débat a montré que les réserves de voix pour notre parti et plus généralement pour la gauche sont chez les abstentionnistes. Alors que faire pour les convaincre que leur vote peut changer leur vie ?

Pour que la gauche gagne et là dedans le parti, que faut il changer dans la gauche et au parti pour faire revenir tous ces électeurs abstentionnistes ?

Le débat a révélé une unité de vue sur le rôle que notre parti doit jouer pour redonner de l’espoir au peuple de gauche. Notre conception du rassemblement est vécu par nous et aussi par nos électeurs potentiels comme une dilution de notre parti dans un ensemble d’organisations donc inaudible voir inutile pour beaucoup.

Quel intérêt de construire avec les autres forces de gauche un programme qui n’est pas révolutionnaire si dans le même mouvement nous n’imprégnons pas la société d’un projet de société pour en finir avec le capitalisme et ouvrir la voie à une société de partage des pouvoirs et des savoirs ? Ce que nous appelons le communisme.

Les camarades pensent que nous perdons notre identité et qu’il est temps que nous apparaissions comme anticapitalistes et porteur d’un projet de société. Non pas par esprit de boutique pour se différencier des autres mais pour que la gauche réussisse à travailler à un projet qui change la vie.

2 exemples ont servi pour illustrer cela !

Quand nous portons, dans le programme du NFP, la revendication de taxer les supers profits cela remet-il en cause le système capitaliste? NON !

Quand la direction du parti fait un communiqué seulement revendicatif suite aux projets de suppression d’emplois chez Auchan ou Michelin, cela laisse à penser que nous ne remettons pas en cause le capitalisme mais seulement sa gestion.

Voilà pourquoi nous devons pendant ce temps porter un projet de dépassement de ce système pour en finir avec l’exploitation capitaliste.

La situation internationale met en accusation le capitalisme

Le débat a mis en lumière les dégâts causés par l’exploitation capitaliste de la planète et des peuples. Les guerres, le dérèglement climatique, la misère obligent des millions de personnes à quitter leurs pays ou leurs régions pour se réfugier dans les endroits où il y a encore des possibilités de vivre. Quel positionnement de notre parti pour montrer la responsabilité des tenants du capitalisme et quelles propositions du PCF ?

Faut-il seulement en rester à notre humanisme naturel et agir pour un accueil digne des migrants ou travailler à un nouvel ordre mondial avec toutes les forces disponibles pour permettre à tous ces peuples de pouvoir vivre dans leurs pays ? Notre projet de société anticapitaliste doit porter cela plus fortement afin d’aider la gauche à sortir du seul débat sur le nombre de migrants à accueillir.

Rappeler l’histoire de notre parti pour avancer

Plusieurs camarades pensent que disparaît de la mémoire collective savamment entretenue par les tenants du libéralisme, l’histoire des grandes luttes ouvrières et de l’apport très important du PCF, de ses élus et de son rôle dans le conseil national de la résistance. Des ministres communistes qui ont mis en place de grands services publics et la création de la sécurité sociale si durement attaqués depuis des années par les capitalistes pour privatiser tout ce qui peut être rentable pour la finance.

L’accord électoral de répartition des circonscriptions est très mal vécu.

Les camarades attendent de la conférence nationale des explications sur la répartition des circonscriptions pour les législatives qui a fortement pénalisé notre parti tant en terme financier qu’en terme de rayonnement politique. Seulement 50 circonscriptions octroyées au PCF et pour la plupart ingagnables pour la gauche. Il n’a pas été pris en compte le nombre d’élus communistes au niveau national mais seulement les derniers résultats électoraux.

Résultat, cette répartition a profité au PS, EELV et FI au détriment de notre parti qui se retrouve avec seulement 8 élus. Rappelons que moins d’élus équivaut à une perte d’indemnités et donc un manque à gagner financier pour notre parti.

Sur cette question le débat a montré une différence d’analyse entre les camarades et du coup des propositions différentes ont émergé.

Des camarades ont relevé que nous avions des élus sortants qui ont été battu dans leur circonscription pourtant depuis très longtemps acquises aux communistes et par conséquent il nous faut analyser les causes de ces pertes, Fabien ROUSSEL notant lui même que dans sa circonscription 50% des ouvriers et employés se sont abstenus malgré le danger d’une victoire du RN et que les forces de droite perdent la moitié de leur influence au profit du RN.

Quelques camarades pensent que ces accords électoraux sont inacceptables et donc les refuser et revenir avec nos candidats partout sur le territoire. De surcroit disent ils, ce serait bon pour le financement public de notre parti.

D’autres camarades pensent que cela serait suicidaire politiquement de partir seul et apparaître comme diviseur et suicidaire électoralement car avec le mode de scrutin majoritaire à 2 tours qui oblige à réaliser 12,5 % des inscrits pour être au deuxième tour. Ces camarades proposent plutôt, quels que soient les candidates et candidats de gauche dans les circonscriptions, une présence politique forte du parti avec son projet de société, pas seulement au moment des élections mais en permanence à partir réalités locales.

Quelques camarades contestent cette proposition car disent ils : Quel intérêt aurions nous à présenter notre projet de société si les candidatures que nous soutenons ne sont pas en accord avec ce projet ?

Pour un rassemblement de la gauche qui redonne de l’espoir !

A partir des réalités locales, du vécu et de l’état d’esprit des salariés et habitants, être à l’initiative de la création de comités locaux du NFP qui regrouperaient pas seulement des représentants locaux des partis de gauche mais aussi des militants associatifs et syndicaux et surtout des citoyens n’ayant pas de préférence partisane mais pourraient s’engager dans ces structures au plus prêts de leurs lieux de vie et de travail.

Une initiative nationale unitaire de notre parti pour la présidentielle !

Il y a une réalité, aucun des partis composants le NFP n’a de candidature faisant consensus et donc en capacité de gagner ! Afin d’éviter la course aux candidatures préjudiciables à la mobilisation citoyenne (on voit déjà certains se positionner pour 2027), nous pourrions dès maintenant proposer la candidature de Lucie CASTET.

Dès maintenant mener campagne pour une 6ème République !

En finir avec l’élection présidentielle d’un homme ou d’une femme avec des pouvoirs dignes des dictatures comme on en connait notamment en Europe. En finir avec l’élection du scrutin majoritaire à 2 tours qui oblige les forces politiques qui sont porteuses pourtant de projets différents à fusionner programmes et candidatures afin de pouvoir espérer être au deuxième tour et du coup démobiliser nombre de citoyens. La proportionnelle permettrait à chaque organisation de se présenter et d’avoir des élus en fonction de son score électoral et par conséquent travailler le rassemblement après le vote et non avant pour construire des majorités. Quelques camarades notent que la délégation de pouvoir recule nettement dans l’électorat de gauche au contraire de celui de droite qui veut porter un homme ou une femme « forte » au pouvoir.

Notre parti montrerait son utilité à porter plus fortement dans cette période un grand projet de développement de la démocratie dans l’entreprise et la cité et donc donner du sens à une 6ème république.

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