LA FACE NORD

LA FACE NORD  (A Propos du texte Alternatif pour le 39°Congrès du PCF)

Il n’y a rien à ajouter à l’excellente et limpide contribution de Roger Hillel relative au texte alternatif pour le 39° Congrès du PCF : mais,  comme je le signe et appelle à le signer j’ajoute mes propres appréciations .

1)    On se gaussera du titre ; on n’aurait pas fait de gorges chaudes pour l’ “Assaut du Ciel” : la différence réside entre autres en ceci que le second est insaisissable à l’inverse du premier sans pour autant qu’il soit un moment question de sous-estimer la force des tempêtes prévisibles dont celle qui a frappé une partie du continent Nord-Américain ne donne qu’une faible idée. Face Nord, donc. Voilà un drapeau déployé.

2)     Plusieurs périls menacent aujourd’hui l’humanité en son entier. Le cataclysme climatique est devant nous comme les moyens de le conjurer, fût-ce de façon relative. Mais avant même qu’il produise ses effets dévastateurs, la guerre aux portes de l’Europe porte en elle une menace pire encore d’autant qu’elle amplifie jour après jour la première. Il n’est plus temps de disserter sur le crime de V Poutine et même si, pour des raisons compréhensibles on peut entendre le cri d’Omar Sy, cette guerre-là est déjà mondialisée comme le dit Bertrand Badie- dont je n’approuve pas les positions actuelles dédouanant de fait les responsabilités occidentales. Jour après jour la relance sans précédent d’une course vertigineuse aux armements les plus sophistiqués. Baisser les bras devant cette monstruosité c’est s’en rendre complice. D’immenses ressources sont ainsi distraites des grands problèmes que l’Humanité a les moyens de commencer à résoudre, ce qui rend le constat encore plus intolérable : on peut mettre un terme à la menace des famines, on peut en finir avec la grande misère, on peut commencer à en finir avec les inégalités sociales les plus immondes et la liste des possibles, impensables voici encore un demi-siècle est très loin d’être achevée. FACE NORD .Le texte alternatif le souligne à juste titre : les questions de politique internationale sont passées au premier plan. La question du désarmement est devenue cruciale .

3)    A tout ceci s’ajoutent aujourd’hui des aspects concernant l’avenir même de l’Europe et singulièrement de la France : partout les forces les plus réactionnaires, souvent inspirées du fascisme ou/et du nazisme relèvent la tête. Partout elles sont banalisées, voire réhabilitées sous le couvert de la «défense des valeurs occidentales , européennes», partout des forces politiques intimement liées au grand capital,comme hier ,leur fraient un chemin d’accès au pouvoir, seules ou en connivence : à cette tragédie, il n’y a aucune fatalité.

4)       Poussés par une irrésistible pression de l’opinion publique de gauche et écologiste, différentes forces politiques ont trouvé in extrémis le chemin d’un accord. C’est là le camp de base de l’ascension de la Face Nord. Là, sans doute, trouvera-t-on les limites de la comparaison. Les camps de base sont précaires, fragiles mais s’ils partagent ces caractères avec la NUPES, ils ne sont pas extensibles en général ; or il est vital d’élargir ce qui a conduit à cet attelage dont aucune des forces constituantes ne peut s’écarter sans péril pour elle-même, sans danger majeur pour le futur du pays. La NUPES n’est pas la solution à tout, mais y voir un problème est le sûr moyen de revenir au « solo funèbre ». Diverses sont les forces qui constituent le camp de base : cultiver sa diversité pour elle -même est une façon de l’appauvrir. Cette même diversité, travaillée dans le respect de chacune de ses composantes peut au contraire être un atout-maître pour conjurer les scenarii auxquels rêvent les forces les plus hostiles, les plus déterminées à fermer pour longtemps la porte aux solutions progressistes dont nos compatriotes montrent sondage après sondage que c’est là leur volonté puissamment majoritaire. Partout, ce qui importe aujourd’hui consiste à créer, dynamiser l’initiative populaire sans laquelle il n’est pas d’ascension pensable. C’est ce à quoi contribue le texte alternatif et quand ce ne serait que pour cette raison – à mes yeux majeure- il faut lui donner la puissance qu’il mérite.

Olivier Gebuhrer