1. Les données chiffrées
Nous parlons d’une organisation qui compte 65 752 membres selon la note du CEN (page 2) et 37 253 adhérent·es cotisant·es, selon le tableau de répartition des délégué·es pour la conférence nationale qui est basé sur les effectifs au 31 décembre 2023. Lors de la dernière consultation (validation de la liste pour l’élection européenne en mars 2024) le nombre d’inscrits était de 40 271.
Pour le moins il n’est pas facile de s’y retrouver.
Dans la note il est avancé que 17 % des adhérent·es sont membres d’une cellule active soit 11 000 adhérent·es sur les 65 752. D’où vient cette donnée ? Elle signifie qu’il y aurait actuellement entre 500 et 1 000 cellules qualifiées dans la note d’« actives », soit 5 à dix par département.
Dans la note il est indiqué que l’âge médian des adhérent·es s’établit à 64 ans. Soit 14 ans de plus que la population adulte du pays. Autrement dit la moitié des membres du Parti ont plus de 64 ans et sont donc retraités, l’autre moitié a moins de 64 ans (définition de médian).
Compte tenu de l’espérance de vie, le Parti voit disparaître 2 000 adhérent·es par an.
En moyenne ces dernières années le PCF réalise 3 000 adhésions par an dont un tiers à la fête de l’humanité (800 cette année).
Dans la note il est indiqué que : « Entre le 1er janvier 2023 et le 15 septembre 2024, 4 534 nouvelles adhésions ont été enregistrées. » Ce qui fait 2 700 par an, à peine suffisant pour compenser les décès.
Selon la note encore le pic d’adhésions se situe entre mars et septembre 2023, pendant la lutte pour les retraites. C’est bien. Mais il ne semble pas qu’il y ait eu un pic pendant la période de campagne électorale des européennes qui aurait dû être un temps d’intense activité propice au renforcement.
Toutefois il y a eu un regain au moment de la création du NFP avec 1 000 adhésions internet durant la campagne des élections législatives.
Dans la note il est indiqué qu’il y a 27 femmes secrétaires départementales et 105 hommes. Cela fait 132. Autrement dit 36 fédérations ont un duo « secrétaire départemental », plus du tiers des fédérations …
2. L’esprit de la note
La note est marquée par le même verrou que tout ce qui prépare la conférence nationale.
L’autre note « document général » le dit clairement : « l’orientation que nous avons adoptée en congrès est plus que jamais d’actualité, nous devons évaluer les obstacles et les difficultés de mises en œuvre auxquels nous sommes confrontés ».
La note sur la « vie du Parti » contribue de la même obstination qui se résume à considérer que nous avons pris les meilleures décisions mais nous heurtons à des obstacles qu’il nous reste à comprendre et à lever.
Elle décline six items : renforcement global du Parti – renforcement des cellules – féminisation du Parti – politique des cadres – suivis régionaux et départementaux – formation des militants et des cadres. Chacun est traité sur le même schéma, l’importance du sujet, les défis à relever et enfin ce qui a été réalisé.
Jamais ils ne sont traités en rapport avec le monde extérieur, la société actuelle où est menée notre action, l’adéquation de l’organisation du Parti à cette réalité.
3. Ce qui manque
Au terme d’une période très intense de la vie politique et sociale : lutte pour la retraite, élection européenne, élections législatives, création du Nouveau Front populaire, il conviendrait d’inciter les communistes à mesurer si la vie du Parti, son organisation se sont montrées adaptées pour mener leur action dans ces moments. Savons-nous combien de communistes ont pris part à ces moments ? Des échos indiquent que plus de militant·es se sont engagé·es dans les législatives que pour l’élection européenne. Est-ce exact ? Si oui comment interprète-t-on ce fait ? Notre organisation était la même pour les deux campagnes. Des camarades témoignent du plaisir qu’ils ont eu à participer à la campagne législative avec plein de gens venus d’ailleurs. Est-ce exact ? Si oui quel enseignement en tirons-nous quant à la vie du Parti ?
Jusqu’à nouvel ordre nous sommes engagés dans le NFP. Il serait intéressant de réfléchir comment nous envisageons le lien entre l’animation d’un développement populaire local du NFP et le fonctionnement du Parti.
Plus généralement les documents préparatoires poussent les communistes à se tourner sur eux-mêmes. Or l’utilité du Parti est d’agir avec des gens qui n’en sont pas membres, voire avec des forces organisées associatives, syndicales, politiques. Il en résulte le besoin de concevoir une vie et une organisation du Parti qui favorise la multiplication des rapports avec la population moins pour lui faire valider nos propositions que pour lui permettre de devenir actrice de l’action pour la transformation sociale.
Nous avons des échos de nombreux animateur·trices sur le fait que les nouveaux adhérents ne se retrouvent pas facilement dans l’organisation du Parti. Plutôt qu’une conception rigide et dirigiste du haut vers la base, il faudrait initier des formes souples à partir des attentes de ces nouveaux camarades.