Contribution de Huguette Hérin-Travers
Avant d’aller plus en détail dans les 3 séquences que nous avons à discuter, je pense d’abord au sens, aux raisons de l’engagement dans le contexte d’aujourd’hui. Pour avancer, il faut bien partir du pourquoi on peut se sentir plus perplexe que jamais, contrarié et aussi en désaccord… Je parle en mon nom, dans une section de grande ville qui a été municipalité communiste de 77 à 89 puis de 95 à 2001. Dans laquelle j’ai passé trois mandats, en lien avec ma section.
La vie de ma section m’est toujours familière et précieuse, car nous restons des camarades. Mais ce n’est donc pas non plus un hasard si je participe au collectif Urgence du Communisme. Ainsi le PCF, peut et doit rester le parti de l’émancipation. Cette émancipation indéfectiblement opposée à tout rapport d’exploitation dans une société d’aujourd’hui particulièrement fragmentée. Oui le monde du travail, toujours aux prises avec le capital dont les méthodes utilisent de nouveaux moyens qui semblent moins brutaux mais asservissent tout autant, reste un lieu majeur d’analyse et de propositions pour se libérer.
Pour autant toutes et tous nous faisons société : Pour chacun.e nous voulons « le meilleur ». Il faut bien le constater : nous sommes en échec, puisque la formation à gauche qui a le plus reculé alors même qu’un sursaut populaire aux dernières législatives a placé le Nouveau Front Populaire en tête et a empêché d’avoir un 1er ministre RN. Nous sommes apparus insuffisants, en retard… (certes, tout n’a pas dépendu que de nous) En France, Macron plus que d’autres présidents est d’abord le bras armé des banquiers. Nous peinons à mesurer la gravité des évolutions actuelles, (si l’on regarde au plan international les perspectives sont dramatiques (jusqu’à mettre la planète en danger !) Mais je m’arrête à notre situation actuelle, vue d’une adhérente communiste : Pourquoi après ce 39éme congrès, qui nous a promis, pour tous et toutes des Jours heureux, mais qui a tranché à vif un débat qui aurait pu être prometteur, pourquoi finalement ce sentiment d’échec durable ? Pour éviter les « tendances » ? Pour avancer plus vite ? Visiblement les problèmes demeurent, qui font obstacles et n’ont pas été « nommés » à la bonne échelle quand on appuie sur FIN pour la Nupes, que de la même manière il faudrait se libérer du Nouveau Front Populaire ? (dont le nom allait si bien avec des Jours heureux, comment comprendre ? ) Comment comprendre des divisions formelles qui sont faites entre le mal-vivre des cités et celui de la ruralité. Cela vient du même pouvoir aux ordres d’un capitalisme sans foi ni loi ! Il y a des militant.es qui ont vécu les élections Européennes comme un « resserrement » et pas comme un rassemblement de type Union de la gauche…
Et je n’évoque pas les affiches … Certainement qu’il vaut mieux être en colère que « s’en aller « ! C’est bien aussi de chercher des motifs d’espoir au lieu de se désoler. J’en veux pour preuve les Fêtes de l’Huma, (dont la dernière ) qui préservent l’essentiel de nos objectifs. Elles sont réussies dans un élan populaire parce que c’est possible , réalisable, réalisé. Alors aujourd’hui ? Il y a des aspirations populaires qui surgissent vigoureusement : Par ex, ces réactions indignées des acteurs de la culture en région Pays de la Loire , quand la Présidente de Région Pays de la Loire décide d’autorité de soustraire 75% des subventions aux acteurs culturels de la Région ! Une inadmissible et incroyable saignée et nous ne pouvons être absents des luttes à venir, dès maintenant !!!
Donc militer avec nos forces, nos ambitions et dans la solidarité avec les institutions et associations concernées. Ce qui suppose au passage de cesser de s’en prendre à des forces de gauche qui nous dérangeraient, mais de débattre , de confronter, surmonter des différents politiques à gauche. En somme rassembler pour gagner. Réagir dans le monde d’aujourd’hui même avec les forces qui nous constituent, « près de chez soi », c’est possible. Remettre les questions de la Paix plus en évidence, notamment pour la Palestine en n’éludant jamais qu’il s’agit d’un pays colonisé. Justice, paix et liberté partout ! Selon notre âge, nous avons des exemples de ces luttes qui ont eu des échos favorables, sur le long terme puisque des victoires restent d’actualité, qu’elles ont réveillé des temps de solidarité et permis des avancées …
C’est pourquoi je me permets cette parenthèse qui peut paraître si ancienne. Dans les années 60- 70 avant d’avoir gagné le droit à l’avortement, les militantes communistes ont elles-mêmes décidé de mener, d’accompagner ces luttes et j’en atteste, ont été plus « en avance » que leur direction ! Pour finir, c’est sur un appel que je conclus : Comment se fait-il que nous ne retrouvions pas, ou si peu, dans les contributions, cet élan militant – même s’il exprimait la colère – écrit, traduit avec des mots, des phrases, telles que celles qui ont été enfermées dans les Cahiers de Doléances des Gilets Jaunes ? Il me semble que pour favoriser les échanges il a manqué une incitation à l’attention de toutes et tous pour un droit naturel à s’exprimer, avec ses propres mots et ainsi à se sentir légitime.s …